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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

Or, nous rencontrions pendant la nuit, sur la route, des infidèles, qui, dès qu’ils nous voyaient, se détournaient du chemin, jusqu’à ce que nous eussions passé. Les musulmans sont les gens les plus considérés dans ce pays-là, si ce n’est que les indigènes, ainsi que nous l’avons dit, ne mangent pas avec eux et ne les font pas entrer dans leurs maisons.

Il y a dans le Malabar douze sultans idolâtres, parmi lesquels il s’en trouve de puissants, dont l’armée s’élève à cinquante mille hommes, et de faibles, dont l’armée ne monte qu’à trois mille hommes. Mais il n’y a parmi eux aucune discorde, et le puissant ne convoite pas la conquête de ce que possède le faible. Entre les États de chacun d’eux, il y a une porte de bois sur laquelle est gravé le nom de celui dont le domaine commence en cet endroit. On l’appelle la la porte de sûreté de N. Lorsqu’un musulman ou un idolâtre s’est enfui des États d’un de ces princes, à cause de quelque délit, et qu’il est arrivé à la porte de sûreté d’un autre prince, il se trouve en sécurité, et celui qu’il fuit ne