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VOYAGES

[texte arabe]

du même métal. Lorsque le porteur est fatigué et qu’il ne trouve pas d’estrade pour se reposer, il fiche en terre son bâton et y suspend son fardeau. Quand il s’est reposé, il prend sa charge sans auxiliaire et se remet en marche.

Je n’ai pas vu de chemin plus sûr que celui-là ; car les Hindous tuent l’homme qui a dérobé une noix. Aussi, quand quelque fruit tombe par terre, personne ne le ramasse, jusqu’à ce que le propriétaire le prenne. On m’a raconté que plusieurs Hindous passèrent par ce chemin, et qu’un d’eux ramassa une noix. Le gouverneur ayant appris cela, ordonna d’enfoncer en terre un pieu, d’en tailler l’extrémité supérieure, de fixer celle-ci dans une tablette de bois, de sorte qu’une portion dépassât au-dessus de la planche. Le coupable fut étendu sur cette dernière et fiché sur le pieu, qui lui entra dans le ventre et lui sortit par le dos ; il fut laissé dans cette posture, pour servir d’exemple aux spectateurs. Sur ce chemin, il y a beaucoup de pieux semblables à celui-là, afin que les passants les voient et en tirent un avertissement.