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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

nous envoya son fils, qui resta sur le vaisseau en qualité d’otage. Nous allâmes trouver le prince, qui nous hébergea parfaitement pendant trois jours, afin de témoigner son respect pour le souverain de l’Inde, de lui rendre ce qui lui était dû, et aussi par le désir de gagner en trafiquant avec l’équipage de nos navires. C’est la coutume, en ce pays, que chaque vaisseau qui passe près d’une ville ne puisse se dispenser d’y jeter l’ancre, ni d’offrir à son prince un présent que l’on appelle le droit du port. Si quelque navire se dispense de cela, les habitants se mettent à sa poursuite sur leurs embarcations, le font entrer de force dans le port, lui imposent une double taxe, et l’empêchent de repartir aussi longtemps qu’il leur plaît.

Nous quittâmes Fâcanaour, et nous arrivâmes, au bout de trois jours, à la ville de Mandjaroûr (Mangalore), qui est grande et située sur un golfe nommé le golfe d’Addounb, le plus vaste qu’il y ait dans le Malabar. C’est dans cette