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VOYAGES

[texte arabe]

ville que descendent la plupart des marchands du Fars et du Yaman ; le poivre et le gingembre y sont très-abondants.


DU SULTAN DE MANDJAROÛR.

C’est un des principaux souverains de ce pays, et il s’appelle Râma Dao. Il y a dans Mandjaroûr environ quatre mille musulmans, qui habitent un faubourg tout à côté de la ville. Souvent la guerre s’engage entre eux et les habitants de la ville ; mais le sultan les réconcilie, à cause du besoin qu’il a des marchands. On trouve dans Mandjaroûr un kâdhi, qui est au nombre des hommes distingués et généreux ; il professe la doctrine de Châfe’ï, se nomme Bedr eddîn Alma’bary et enseigne les sciences. Il vint nous visiter à bord du navire et nous pria de descendre dans la ville. Nous lui répondîmes : « Nous n’en ferons rien, jusqu’à ce que le sultan ait envoyé son fils, afin qu’il reste à bord. — Le sultan de Fâcanaour, reprit-il, n’agit ainsi que parce que les musulmans qui habitent sa ville ne possèdent aucune puis-