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TRIBUS ARABES.

meure fixe et se trouve obligée à payer l’impôt au sultan et à lui fournir un contingent de troupes. Son occupation est d’élever des moutons et des bœufs. Le droit de lui commander appartient à la famille Mezrouâ-Ibn-Khalîfa-Ibn-Khalouf-Ibn-Youçof-Ibn-Berka-Ibn-Monahef-Ibn-Mektoub-Ibn-Maniâ-Ibn-Moghîth-Ibn-Mohammed-Ibn-el-Hareth. Ce Mohammed portait le surnom d’el-Gharîb (l’étranger), et c’est de lui qu’ils tirent leur nom. Le commandement en second est exercé chez eux par les Aulad-Youçof. Toutes leurs familles s’appellent d’une manière collective les Aulad-bou-Maniâ, et toutes leurs branches confédérées reconnaissent pour chefs les Bou-Kamel.

Les Beni-Amer-Ibn-Zoghba occupent l’extrêmité du territoire habité par les Zoghba dans le Maghreb central. Autrefois, ils demeuraient dans la partie orientale de cette région, mais à présent, on les trouve établis au midi de Tlemcen, à côté des Makil. Pendant un temps, les Beni-Amer vivaient avec les Beni-Yezîd comme s’ils ne faisaient qu’une seule et même tribu, et tous les étés, ils allaient les visiter dans le Hamza, à Dehous et à Beni-Hacen, afin d’obtenir d’eux leur approvisionnement de blé[1]. Même jusqu’à ce jour, les Beni-Yezîd reconnaissent aux Beni-Amer le droit de prélever chez eux un impôt qui consiste en une certaine quantité de grains. On dit que les Beni-Amer ont joui de ce privilége depuis le temps où ils fréquentaient le pays des Beni-Yezîd.

Selon un autre récit, Abou-Bekr-Ibn-Zoghli s’étant vu enlever le territoire de Dehous par les Rîah, fit un appel aux Beni-Amer. Plusieurs fractions de cette tribu vinrent à son secours, et dans le nombre, les Beni-Yacoub, sous la conduite de Dawoud-Ibn-Attaf, les Beni-Hamîd, conduits par Yacoub-Ibn-Moarref et les Chafâï, commandés par Saleh-Ibn-Balegh. Les Rîah furent défaits à [Sour-]Ghozlan, et Ibn-Zoghli, voulant donner à ses alliés un témoignage de sa reconnaissance, leur assigna [un don annuel de] mille gherara (ou sacs de blé) à fournir par le territoire

  1. Dans le texte arabe je lis éirahom à la place de ghairahom, en supprimant le point diacritique de la lettre ghain. Les manuscrits offrent la même leçon que le texte imprimé.