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TRIBUS ARABES.

que pour accompagner [en Ifrîkïa] l’armée du sultan Abou-’l-Hacen. Leur chef Othman [-Ibn-Saîd-Ibn-Dawoud] fut tué par les fils d’Arîf-Ibn-Saîd [-Ibn-Rebab] pour venger la mort de leur parent, Amer-Ibn-Ibrahîm. Hedjrès-Ibn-Ghanem-Ibn-Hilal-Ibn-Attaf, cousin et lieutenant d’Othman, lui succéda. A la mort de Hedjrès, l’autorité passa à son cousin Soleim-Ibn-Dawoud.

Lors de la prise de Tlemcen par le sultan Abou-’l-Hacen, la famille d’Amer-Ibn-Ibrahîm s’enfuit dans le Désert avec son chef Sogheir-Ibn-Amer. Le sultan employa alors l’entremise d’Arîf-Ibn-Yahya afin de gagner toutes les autres branches des Beni-Hamîd et des Aulad-Rebab. Ceux-ci abandonnèrent Sogheir pour se ranger du côté des Mérinides, et ils obtinrent alors du sultan un autre chef dans la personne de Yacoub-Ibn-el-Abbas-Ibn-Meimoun-Ibn-Arîf-Ibn-Saîd, un de leurs cousins. Quelque temps après, Omar-Ibn-Ibrahîm, oncle de Sogheir, se rendit auprès d’Abou-’l-Hacen et obtint sa nomination au commandement [des Beni-Hamîd]. Toute cette tribu entra alors au service de ce sultan, à l’exception des Beni-Amer-Ibn-Ibrahîm, qui passèrent chez les Douaouida et se mirent sous la protection de Yacoub-Ibn-Ali. Ils restèrent au milieu de cette tribu jusqu’à l’apparition du prétendant Ibn-Hîdour.

Cet imposteur, qui se donnait pour Abou-Abd-er-Rahman, fils du sultan Abou-’l-Hacen, leur procura l’occasion d’allumer le feu de la révolte. Les Dïalem, les Aulad-Meimoun-Ibn-Othman, branche des Soueid, et toutes les autres peuplades dont le gouvernement mérinide avait encouru la haine, donnèrent leur appui à cet aventurier afin de se venger d’une dynastie qui avait comblé de faveurs Arîf et son fils Ouenzemmar. Poussées par la jalousie qu’elles en avaient ressentie, ces tribus accoururent sous le drapeau du prétendant et lui prêtèrent le serment de fidélité. D’après l’ordre du sultan, Ouenzemmar rassembla les Arabes soumis à son autorité, marcha contre les insurgés et les mit en pleine déroute. Sogheir-Ibn-Amer se jeta dans le Désert avec ses frères et ayant traversé l’Areg, ceinture de dunes qui forme la limite du territoire parcouru par les Arabes nomades, il s’arrêta au Coléïâ de Ouallen. Après y avoir séjourné pendant quelque