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TRIBUS ARABES.

gestions de ces mêmes Arabes et résolut de faire une tentative contre les bourgades de Sous. Hassoun-Ibn-Ibrahîm-Ibn-Eïça de la tribu d’Irnîan, auquel il confia un corps de troupes pour cet objet, marcha avec les Arabes vers ces cosour et s’en empara. Ayant ensuite prélevé la dîme dans la province de Sous, il concéda à ses alliés des ictâ situés dans ce pays, et les chargea du recouvrement des impôts à venir, moyennant le partage. Cet arrangement réussit parfaitement pendant quelque temps, mais les revers éprouvés par le sultan Abou-’l-Hacen vinrent tout bouleverser et le Sous reprit son ancien état.

Encore aujourd’hui, cette province est en dehors de l’action du gouvernement [mérinide] ; les Arabes s’en approprient les revenus, et se sont partagés les populations imposables. Cette classe y est complétement tributaire, puisqu’elle se compose de Masmouda et de Sanhadja, peuples soumis aux impôts depuis longtemps. Les branches nomades de ces mêmes [tribus berbères] subissent également la domination des Arabes et doivent prendre part à leurs expéditions militaires : aussi les Guezoula marchent avec les Beni-Hassan, pendant que les Chebanat se font accompagner par les Zegguen et les Lakhs, branches de la tribu de Lamta.

Le droit de commander aux Doui-Hassan appartient à la famille d’Abou-’l-Khalîl-Ibn-Amer-Ibn-Ghofair-Ibn-Hacen-Ibn-Mouça-Ibn-Hamed-Ibn-Saîd-Ibn-Hassan-Ibn-Mokhtar. Leur chef actuel s’appelle Makhlouf-Ibn-Abi-Bekr-Ibn-Soleiman-Ibn-Hacen-Ibn-Zîan-Ibn-Abi-’l-Khalîl.

Quant aux Chebanat, j’ignore à quelle de leurs tribus ils reconnaissent le droit de commandement. Ils sont toujours en guerre avec les Beni-Hassan, et, la plupart du temps, ils ont les Rocaitat pour confédérés. Les Chebanat sont plus proches voisins du pays habité par les Masmouda et des montagnes de Deren que ne le sont les Doui-Hassan, dont le territoire est situé plus en avant dans le Désert.

[1] Du temps d’Ali-Ibn-Yedder, sultan de Sous, les Chebanat

  1. Dans les manuscrits ce paragraphe est inscrit en marge. Son authenticité ne paraît pas hors de soupçon.