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HISTOIRE DES BERBÈRES.

eurent pour chef Harîz-Ibn-Ali-Ibn-Amer-Ibn-Ali-Ibn-Chebana. Les chefs des Guezoula invoquèrent le secours de cette tribu contre les habitants du Sous, et, secondés par elle, ils vainquirent leurs ennemis. Ce fut alors que les Chebanat se fixèrent dans ce pays. Quand ils l’eurent subjugué en entier, les Doui-Hassan allèrent s’emparer de Noul. Ceux-ci avaient demeuré auparavant dans le pays qui s’étend depuis Ras-el-Aïn et Garet jusqu’au Zîdour. Plus tard, ils firent la guerre à Ali-Ibn-Yedder et le tuèrent dans une bataille. Garet est maintenant habité par les Beni-Oura. Le mot oura signifie voisinage[1] en langue berbère.

HISTOIRE DES BENI-SOLEIM-IBN-MANSOUR. — LISTE DE LEURS TRIBUS. — EXPOSITION DE LEUR ORIGINE ET DE LEUR GÉNÉALOGIE.

Les Beni-Soleim, peuple très-nombreux, formaient une des plus grandes d’entre les tribus descendues de Moder. Ils habitaient [la partie de l’Arabie appelée] le Nedjd. Leur aïeul Soleim était fils de Mansour-Ibn-Ikrima-Ibn-Khaçafa-Ibn-Caïs. Partagée déjà en plusieurs branches dans les temps anté-islamiques, cette tribu reconnaissait pour chefs les descendants d’Es-Cherîd-Ibn-Rîah-Ibn-Thâleba-Ibn-Oçaïa-Ibn-Khafaf-Ibn-Imr-il-Caïs-Ibn-Bohtha-Ibn-Soleim. Amr, fils d’Es-Cherîd et chef de toutes les tribus modérites, laissa deux fils, Sakhr et Moaouïa dont le premier est [bien connu comme] le frère d’El-Khança. Cette femme épousa El-Abbas-Ibn-Mirdas, un des compagnons du Prophête, et elle assista avec son mari à la bataille d’El-Cadicïa[2].

  1. Le texte arabe des meilleurs manuscrits porte djouar ; dans les autres on lit houar, mot qui ne diffère du précédent que par l’absence d’un point diacritique, et dont aucune des nombreuses significations ne se rend en berbère par oura. Je me suis assuré que ce mot, ainsi que plusieurs autres appartenant aux dialectes berbères de l’Afrique occidentale, est totalement inconnu aux habitants de la Cabilie algérienne.
  2. Dans l’Essai de M. C. de Perceval on trouvera l’histoire de cette bataille et des personnages dont Ibn-Khaldoun fait mention ici. M. de Sacy, dans son commentaire sur les Séances de Hariri, fait mention d’El-Khança, femme dont le véritable nom était Tomadir. Il y rapporte quelques fragments des élégies qu’elle composa sur la mort de son frère.