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TRIBUS ARABES.

Cabes et Tripoli. Alors, ces deux tribus, devenues maîtresses chez elles, étendirent[1] leur domination sur toutes les populations agricoles qui habitaient les plaines et les montagnes de ce territoire. Vers la même époque, plusieurs villes se détachèrent de l’empire ; les Beni-Mekki établirent leur autorité dans Cabes, de même que les Beni-Thabet, dans la ville et la province de Tripoli. On trouvera l’histoire de ces événements dans les chapitres que nous avons consacrés à ces familles.

Chez les Aulad-Ouchah le commandement se partagea entre deux chefs, aussitôt que les villes dont nous avons mentionné les noms eurent cessé de reconnaître un gouvernement commun ; les Djouari occupèrent Tripoli, la campagne voisine, Zenzour, Gharian et Maghrou, tandisque les Mehamîd s’emparèrent de Cabes, du pays des Nefouça et de l’île de Djerba.

Quelques autres tribus issues de celle de Debbab, habitent le Désert et s’adonnent à la vie nomade. La région qu’elles occupent est située à l’orient du pays des Ouchah dont elle est même assez éloignée. Les Soleiman [ou Slîman], une de ces tribus, eut pour aïeul Soleiman-Ibn-Héïb-Ibn-Rafê-Ibn-Debbab. Son territoire est situé au midi de Maghrou et de Gharian. Elle reconnaît à la famille de Nasr-Ibn-Zeid-Ibn….[2]-Ibn-Soleiman le droit de lui commander. Les chefs qui la gouvernent de nos jours sont Hamel-Ibn-Hammad-Ibn-Nasr et ses fils.

Une autre de ces tribus, celle de Salem-Ibn-Héïb, est sœur de la précédente et occupe la ville de Mesrata ainsi que le territoire qui s’étend de là jusqu’à Lebda et à Meslata. Elle fournit plusieurs branches : les Ahamed, les Amaïm, les Alaouna et les Aulad-Merzouc. Cette dernière famille exerce le commandement sur les autres. Merzouc était fils de Moalla-Ibn-Mâdan-Ibn-Flîta-Ibn-Commas-Ibn-Salem. Vers le commandement du huitième siècle de l’hégire, les Salem eurent pour chef Ghalboun, fils de Merzouc, et l’autorité est restée dans sa famille jusqu’à ce

  1. Dans le texte arabe le verbe est au singulier. Je relève cette faute afin de faire observer, une fois pour toutes, que l’auteur néglige trop souvent les règles de la concordance grammaticale.
  2. Dans les manuscrits on trouve un blanc à la place du nom.