Page:Ibn Khaldoun - Prolégomènes, Slane, 1863, tome I.djvu/323

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agissantes on peut indiquer la main, qui sert à saisir; les pieds, qui servent à marcher; la langue, qui sert à parler, et le corps, qui sert à opérer le mouvement général par des efforts alternatifs. De même que les facultés de l’âme perceptive sont disposées dans un ordre régulier et s’élèvent jusqu’à la faculté supérieure, c’est-à-dire jusqu’à l’âme réfléchissante, nommée aussi Y âme parlante^, de même les facultés du sens extérieur, dont les instruments sont la vue , l’audition, et cœlera, s’élèvent jusqu’au niveau du (sens) intérieur.

La sensibilité^, première faculté (de l’intérieur) aperçoit les impressions ressenties par la vue, l’ouïe, le tact, et cœlera. Ces perceptions lui arrivent simultanément, sans produire la moindre confusion, ce qui la dislingue complètement des sens externes’. Elle transmet ces impressions à l’imagination; puissance qui reproduit dans l’âme, et avec exactitude, les formes des objets aperçus par les sens, formes P. 176. dépouillées de la matière extrinsèque. L’instrument qui sert aux opérations de ces deux puissances (ou facultés) est le ventricule du cerveau, qui occupe le devant de la tète; la partie antérieure appar- tient à la sensation, et la partie postérieure à l’imagination*. L’ima- gination s’élève ensuite jusqu’au niveau de la faculté qui sert à former des opinions^ et au niveau de la faculté retentive (la mémoire). La faculté d’opinion sert à saisir les notions attachées aux individualités , comme, par exemple, l’hoslUité de Zeid, la franchise d’Amr, la tendresse du père, la voracité da loup. La mémoire sert à contenir toutes les

��’ iiUjLÀjl ^jJoJ]. C’est le Xoyix-^ ^û;^»7 des philosophes grecs. Nous rendrons ce terme par âme raisonnable.

’ A la lettre, le sens qui participe aux perceptions dés sens extérieurs ; c’est Vala- Orjffts xotvrj d’Aristote, le sens comman ou général qui réunit les sensations reçues par les sens extérieurs.

^ Littéral. « du sens externe. »

  • Pour jUoJL.» et ïyj^y’ , lisez <»^ jJi* et

��’ Le terme JU^j désigne la faculté au moyen de laquelle on saisit les qualités des objets et l’on se forme des opinions (A. L’opinion, c’est l’acquiescement de l’esprit à une proposition qui n’a pas été démon- trée , acquiescement accompagné ordinai- rement de doute. C’est au moyen de la faculté d’opinion que les bêtes forment des jugements. (Voy. Mélanges de philo- sophie juive et arabe de M. Munk , p. ,363.

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