Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/121

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grégoire. — Va t’habiller, Hialmar, nous allons faire une longue promenade.

hialmar. — Volontiers. Que te voulait ton père ? Est-ce qu’il s’agissait de moi ?

grégoire. — Viens toujours. Nous avons à causer. Je vais mettre mon paletot.

(Il sort par la porte du palier.)

gina. — Tu ne devrais pas aller avec lui, Ekdal.

relling. — Non, ne t’en va pas. Reste ici.

hialmar, prenant son chapeau et son paletot. — Comment ! quand un ami d’enfance éprouve le besoin de se confier à moi entre quatre yeux…

relling. — Mais, que diable… tu ne vois donc pas que cet individu est toqué, timbré, fou !

gina. — Tu vois bien. Sa mère aussi avait des crises qui lui tournaient le physique de temps en temps.

hialmar. — Il n’en a que plus sérieusement besoin de l’œil vigilant d’un ami. (À Gina.) Avant tout, que le dîner soit prêt à l’heure fixée. Au revoir.

(Il sort par la porte du palier.)

relling. — Quel malheur aussi qu’un des puits de mine d’Heydal n’ait pas conduit cet homme aux enfers !

gina. — Jésus ! pourquoi dites-vous ça ?

relling, entre ses dents. — Oh pour rien, j’ai mon idée.