Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/169

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gina. — Oui, oui, je sais bien. Mais comme te voilà fait, mon Dieu !

hialmar. — Comment cela ?

gina. — Et ton pardessus d’hiver !… Ah bien ! il a son compte.

hedwige, apparaissant dans la porte de la cuisine. — Maman, faut-il ?… (Elle aperçoit Hialmar, pousse un cri de joie et court au-devant de lui.) Papa, papa !

hialmar, se détournant et faisant un geste pour se garer. — Va-t’en, va-t’en ! (À Gina.) — Veux-tu bien l’éloigner !

gina, à demi-voix. — Va au salon, Hedwige.

(Hedwige s’éloigne en silence.)

hialmar, ouvrant précipitamment le tiroir de la table. Je veux emporter mes livres. Où sont mes livres ?

gina. — Quels livres ?

hialmar. — Mes livres de science, naturellement, mes publications technologiques, celles dont je me sers pour la découverte.

gina, cherchant sur l’étagère. — C’est peut-être tout ça, qui n’est pas relié.

hialmar. — Mais oui.

gina, mettant un paquet de brochures sur la table. — Veux-tu que je dise à Hedwige de couper les feuillets ?