Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/183

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hialmar, va à la porte de la cuisine, l’ouvre et appelle. — Hedwige, viens ici ! Viens près de moi ! (Il regarde.) Non, elle n’est pas là.

gina. — Alors elle est dans la petite pièce.

hialmar, de la cuisine. — Non, elle n’y est pas non plus. (Il rentre.) Elle sera sortie.

gina. — Mon Dieu oui, tu ne voulais pas d’elle dans la maison.

hialmar. — Oh ! si elle pouvait rentrer au plutôt, pour que je lui dise… Maintenant tout ira bien. Grégoire, je sens déjà qu’une vie nouvelle pourra commencer pour nous.

grégoire, avec calme. — Je le savais. C’est par l’enfant que devait venir la rédemption.

(Le père Ekdal paraît dans la porte de sa chambre. Il est en grand uniforme et a de la peine à attacher son sabre.)

hialmar, stupéfait. — Père ! Tu étais là ?

gina. — C’est dans votre chambre que vous avez tiré, grand-père ?

ekdal, en colère, s’approchant d’Hialmar. — comment, tu vas seul à la chasse, Hialmar ?

hialmar, ému, bouleversé. — Ce n’est donc pas toi qui as tiré au grenier ?

ekdal. — Moi ? Non.

grégoire, à Hialmar, poussant une exclamation. Hialmar ! Elle a tué le canard sauvage elle-même !

hialmar. — Qu’est-ce que cela veut dire ? (Il