Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
210
ROSMERSHOLM

kroll, montrant les portraits. — Les Rosmer de Rosmersholm — des prêtres et des soldats, de hauts dignitaires, des gens honnêtes et corrects, une famille qui pendant près de deux cents ans a été la première du district. (Lui posant les mains sur les épaules.) Rosmer, — tu te dois à toi-même et aux traditions de ta race de prendre part au combat et de défendre tout ce que le temps a sanctionné parmi nous. (Se retournant.) Qu’en dites vous, mademoiselle West ?

rébecca, avec un petit rire tranquille. — Cher recteur, — je ne saurais vous dire combien tout cela me semble drôle à entendre.

kroll. — Drôle ? Comment cela ?

rébecca. — Oui ; c’est que je vais vous dire franchement…

rosmer, vivement. — Non, non, — attendez ! Pas encore !

kroll, les regardant tour à tour. — Mais au nom du ciel, mes chers amis ? — (S’interrompant.) Ah !…

(Mme Helseth entre par la porte de droite.)

mme helseth. — Il y a un homme qui demande à voir monsieur le pasteur.

rosmer, soulagé. — C’est bien. Priez-le d’entrer.

mme helseth. — Au salon ?

rosmer. — Mais oui.