Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/50

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werlé. — Je suis tenté de croire qu’il y a entre nous une barrière infranchissable.

grégoire, s’inclinant avec sang-froid. — Je m’en aperçois ; voilà pourquoi je prends mon chapeau et je m’en vais.

werlé. — Tu t’en vas ? tu quittes la maison !

grégoire. — Oui. J’ai enfin trouvé un but à ma vie.

werlé. — Et quel est ce but ?

grégoire. Tu ne ferais qu’en rire, si je te le disais.

werlé. — Un solitaire comme moi ne rit pas facilement, Grégoire.

grégoire, montrant du doigt le fond de la scène. — Vois, mon père, — voici les chambellans qui jouent au colin-maillard avec madame Sœrby. — Bonsoir, et porte-toi bien.

(Il sort par le fond à droite. On entend rire les convives, puis on les voit apparaître dans la chambre du fond.)

werlé, ironiquement (entre les dents) suivant des yeux Grégoire qui s’en va. — Le malheureux ! et ce n’est pas un exalté, lui !