Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/54

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hedwige. — Et dans ta poche, tu as encore un paquet.

ekdal — Comment ? Des bêtises ; il n’y a rien du tout. (Posant sa canne dans un coin.) Ça va faire de l’ouvrage pour longtemps, Gina. (Il entr’ouvre la porte du fond.) Chut ! (Il regarde un moment à l’intérieur, puis referme la porte avec précaution.) Hé ! hé ! Ils dorment tous ensemble. Il est même couché dans le panier. Hé hé !

hedwige. — Es-tu bien sûr, grand-père, qu’il n’ait pas froid dans le panier ?

ekdal — Quelle idée ! Froid, dans tout ce foin ? (Il se dirige vers la seconde porte à gauche.) Je trouverai des allumettes ?

gina. — Les allumettes sont sur la commode.

(Ekdal entre dans sa chambre.)

hedwige. — Comme c’est bien qu’on ait donné toute cette copie à grand-père.

gina. — Oui, pauvre grand-père, il pourra gagner un peu d’argent de poche.

hedwige. — Et puis, ça l’empêchera de passer toutes ses matinées dans le restaurant de cette Madame Eriksen.

gina. — Ah, oui !

(Court silence.)

hedwige. — Crois-tu qu’ils soient encore à table ?

gina. — Dieu le sait, c’est bien possible, ma foi.