Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/55

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hedwige. — Pense un peu, comme papa a eu de bonnes choses à manger ! Je suis sûre qu’en rentrant il sera gai et de bonne humeur ; tu ne crois pas, dis, maman ?

gina. — Oh oui ! mais, pense donc, si nous pouvions lui annoncer que nous avons loué la chambre.

hedwige. — Ce soir, ce n’est pas nécessaire.

gina. — Ça ne gâterait rien, tu sais. Et cette chambre ne nous sert à rien.

hedwige. — Je voulais dire que papa sera gai ce soir quand même. Il vaut mieux que nous ayons la chambre en réserve pour une autre fois.

gina, la regardant. — Tu es contente d’avoir une bonne nouvelle à annoncer à papa lorsqu’il rentre le soir ?

hedwige. — Oui, la maison est tout de suite plus gaie.

gina, se parlant à elle-même. — Oh oui ! il y a du vrai là dedans.

(Le vieil Ekdal rentre et se dirige vers la première porte à gauche.)

gina, se retournant à demi. — Grand-père a besoin de quelque chose à la cuisine ?

ekdal. — Oui, oui, ne te dérange pas.

(Il sort.)

gina. — Il ne va pas fouiller dans les charbons,