Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/58

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semble avoir entendu qu’il a été chez Graberg. Je vais entrer chez lui un instant.

gina. — Non, non, n’entre pas.

hialmar. — Pourquoi ? A-t-il dit qu’il ne voulait pas me voir ?

gina. — Je crois qu’il ne veut voir personne ce soir.

hedwige, lui faisant un signe. — Hum — hum !

gina, qui ne la remarque pas. — Il s’est procuré de l’eau bouillante tantôt.

hialmar. — Ah, il est en train de ?…

gina. — Oui, c’est possible.

hialmar. — Mon Dieu, mon pauvre vieux père !… Pensons à ses cheveux blancs ! Laissons-le se régaler à son aise.

(Le père Ekdal rentre, fumant une pipe. Il a passé sa robe de chambre.)

ekdal. — Rentré ? Il m’a bien semblé reconnaître ta voix.

hialmar. — Je viens de rentrer.

ekdal. — Tu ne m’as pas vu passer, dis ?

hialmar. — Non ; mais on m’a dit que tu venais de passer, et alors j’ai voulu te rejoindre.

ekdal. — Gentil à toi, Hialmar. Et tout ce monde, qui était-ce, dis ?

hialmar. — Oh ! il y avait plusieurs personnes : le chambellan Flor, et le chambellan Ballé, et le