Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/61

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Tout cela, d’ailleurs, s’est passé entre amis. Ils sont tous si gentils, de si bonne composition. Je n’aurais pas voulu les blesser, pour sûr.

ekdal. — Pourtant ils l’ont reçu en plein.

hedwige, insinuante. — Comme c’est amusant de te voir en habit. Tu te présentes bien en habit, tu sais, papa.

hialmar. — N’est-ce pas ? Tu trouves ? C’est qu’il me va très bien, cet habit. On dirait presque qu’il a été fait pour moi. Peut-être un peu étroit aux entournures. Aide-moi, Hedwige. (Il ôte l’habit.) Je préfère passer ma jaquette. Où est ma jaquette, Gina ?

gina. — Voici.

(Elle lui présente la jaquette et l’aide à la mettre.)

hialmar. — À la bonne heure ! N’oublie pas seulement de rendre l’habit à Malvik dès demain matin.

gina, mettant l’habit de côté. — Sois tranquille.

hialmar, s’étirant. — Ah ! on se sent plus chez soi, ainsi. Et puis, ce négligé convient mieux à ma manière d’être. N’est-ce pas, Hedwige ?

hedwige. — Oh oui ! papa.

hialmar. — Si je faisais flotter les bouts de la cravate ; tiens, comme ça. Qu’en dis-tu ?

hedwige. — Oui, ça va bien à ta barbiche et à ta masse de cheveux crépus.