Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/62

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hialmar. — Pas exactement crépus ; plutôt bouclés.

hedwige. — C’est vrai : tu as de si grandes boucles.

hialmar. — C’est cela : des boucles.

hedwige, après un moment, le tirant par sa jaquette. — Papa !

hialmar. — Eh bien ! Que veux-tu ?

hedwige. — Oh ! tu sais bien ce que je veux.

hialmar. — Vraiment non, je n’en sais rien.

hedwige, d’une voix plaintive, souriant. — Que si, papa ! Tu ne vas pas me tourmenter plus longtemps.

hialmar. — Mais qu’est-ce qu’il y a donc ?

hedwige, le secouant. — Eh bien, non, tu vas me les donner maintenant !… Tu sais bien, les bonnes choses que tu m’as promises.

hialmar. — Bon ! Voilà que je les ai oubliées !

hedwige. — Tu veux me taquiner, papa ! Tu devrais avoir honte, voyons ! Où c’est-il caché ?

hialmar. — Vrai ! J’ai oublié. Mais attends un peu. J’ai là quelque chose d’autre pour toi, Hedwige.

(Il prend l’habit et cherche dans les poches.)

hedwige, sautant et battant des mains. — Oh, maman, maman !

hialmar, tirant une feuille de papier. — Tiens, voici.