Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/75

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grégoire, à Gina. — Qu’est-ce que c’est donc ?

gina. — Vous savez : il ne faut pas se figurer quelque chose de bien extraordinaire.

(Ekdal et Hialmar se dirigent vers le fond et écartent chacun une moitié de la porte à coulisses. Hedwige aide le vieillard. Grégoire se tient debout près du sofa. Gina continue tranquillement à coudre. Par l’ouverture du fond, on aperçoit une vaste mansarde déforme irrégulière. Par-ci par-là, des poutres, des tuyaux de cheminée. Par les lucarnes du toit, la lune éclaire en plein certaine parties du grenier, tandis que le reste est plongé dans l’ombre).

ekdal, à Grégoire. — Là ! Venez. Approchez-vous.

grégoire, s’approchant. — Voyons. Qu’est-ce que c’est ?

ekdal. — Vous pouvez voir. Hum.

hialmar, un peu embarrassé. — Tu sais, tout cela, c’est à mon père.

grégoire, s’avance jusqu’à la porte et jette un coup d’œil dans la mansarde. — Vous élevez des poules, lieutenant Ekdal !

ekdal. — Je vous crois ! Nous élevons des poules. Elles sont perchées pour la nuit. Mais si vous les voyiez en plein jour, ces poules !

hedwige. — Et puis il y a…

ekdal. Chut, — chut ; faut pas encore le dire.

grégoire. Vous avez des pigeons aussi, à ce que je vois.

ekdal. — Il se pourrait que nous eussions des