Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/76

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pigeons aussi, je ne dis pas le contraire ! Ils ont leur couvoir là-bas, sous l’avant-toit… Vous comprenez… Ils aiment à percher haut, les pigeons.

hialmar. — Il n’y a pas que des pigeons ordinaires, tu sais.

ekdal. — Ordinaires ! Il me semble que non ! Nous avons des pigeons culbutants, et puis, une paire de grands-gosiers. Venez ici, maintenant. Vous voyez cette huche, là-bas, contre le mur ?

grégoire. — Oui ; qu’est-ce que vous en faites ?

ekdal. — Les lapins dorment là dedans pendant la nuit, petit père.

grégoire. — Comment ; vous avez aussi des lapins ?

ekdal. — Je crois, fichtre, bien, que nous avons des lapins ! Dis donc, Hialmar, il demande si nous avons des lapins… Hum !… Mais maintenant, voici l’essentiel. Maintenant, c’est l’essentiel ! Ôte-toi de là, Hedwige. Mettez-vous là, comme çà ; à présent, regardez là-bas. Vous voyez un panier rempli de foin ?

grégoire. — Oui ; et je vois qu’il y a un oiseau dans le panier.

ekdal. — Hum, « un oiseau ! »

grégoire. — C’est un canard, n’est-pas ?

ekdal, froissé. — Évidemment : c’est un canard.

hialmar. — Mais quel espèce de canard crois-tu que c’est ?