Page:Ibsen - Une maison de poupée, trad. Albert Savine, 1906.djvu/51

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gentil qui dispose bien Torvald. Oh ! j’ai tant de désir de t’être utile.

Madame Linde.

Comme je dois te remercier de tant de sollicitude, Nora ! Je dois t’en remercier doublement, toi qui connais si peu les misères et les soucis de la vie

Nora.

Moi… tu crois cela.

Madame Linde, en souriant.

Mon Dieu ! Des travaux à l’aiguille et d’autres babioles de ce genre ! Tu es une enfant, Nora.

Nora, secouant la tête et traversant la scène.

N’en parle pas si légèrement.

Madame Linde.

Oui.

Nora.

Tu es comme les autres. Tous vous croyez que je ne suis capable de rien de sérieux…

Madame Linde.

Allons ! allons…

Nora.

Que je n’ai aucune idée des difficultés de la vie.

Madame Linde.

Mais, ma chère Nora, tu viens de me raconter tous tes embarras.

Nora.

Bah !… Ces bagatelles !… (À voix basse.) Je ne t’ai pas conté le principal.

Madame Linde.

Que dis-tu ?

Nora.

Tu me regardes du haut de ta grandeur, Christine,