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BRASSÉE DE FAITS

L’adjectif « cuisant » dont elle usait avec insistance l’indique bien.

Étaient-ce des fessées manuelles ou administrées avec une verge, un martinet ? Voilà, à mon avis, le seul point restant douteux. Mais, en tout cas, c’en devait être des bonnes.

J’ai l’impression que c’était avec la main. Si je dis cela, c’est que je connaissais de vue la mère qui, souvent, à la sortie se montrait sur le seuil de sa boutique et regardait défiler les élèves. Une grande, forte femme, hommasse, qui à cause de ses allures plutôt masculines, de ses traits marqués et de son air dur, je m’imagine préférant claquer. L’emploi de la main plaît aux fortes fesseuses, de même qu’aux forts fesseurs, car dans les deux sexes c’est bien pareil. Avec la main, on accentue à volonté l’effet de la fessée, on juge à chaque claque de cet effet et, en durcissant la main, on peut à volonté le rendre très douloureux.

De toute façon, quand elle fessait, elle devait fesser ferme ; mais, au cas de fessées manuelles, avec sa vigueur corporelle et l’énergie, la violence peinte sur sa figure, combien je les devine fortement appliquées, combien facilement je les crois cuisantes, les rudes claquées de cette brutale !

Ah ! que ne puis-je retourner à l’école, initiée ainsi que je le suis ! J’aimerais à me renseigner auprès des fillettes, surtout de celles au-dessus de douze ans, Parmi elles, bien plus qu’on ne pense, il en est que l’on fesse. J’en suis sûre. Et on n’a pas tort : c’est dans leur intérêt. Je regrette bien, moi, de n’avoir pas connu cela.