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BRASSÉE DE FAITS

loin de m’en hérisser d’émoi indigné, comme lorsqu’il m’arrive de me sentir ainsi empoigner, dans la cohue du métro, par un de ces malappris qui ne manquent pas, cette fois, au contraire, une telle privauté me ravit. Je la devine le prélude d’une autre, plus osée, à laquelle d’avance ma volonté consent ; d’une autre, qui m’apprendra ce que je brûle de savoir ; d’une autre qui me révélera une sensation que je veux éprouver, moi aussi, comme Renée que j’envie ! Et ses lèvres, qui se posent sur mon cou, en haut, derrière l’oreille, me font frémir de la tête aux pieds. Dans un frisson qui achèverait ma défaite si jamais j’avais songé à résister…

Mais non, il y a erreur. Ce n’est rien de cela, hélas ! Madame Mary détache ses mains de moi, la gauche comme la droite. La droite qui les pelotait si ouvertement, si résolument, abandonne mes fesses déçues qui, tout le long moment où s’affirmait la prise de possession, s’offraient, se donnaient crispées d’espoir.

Nous nous asseyons. À présent, en face l’une de l’autre, nous chiffonnons le satin et la soie. Pendant un court débat sur les garnitures, je regarde sa main qui vient de claquer à nu la chair enfantine et de pétrir ensuite au travers d’une jupe combien mince, la mienne, docile autant mais autrement profuse.

Je la vois, cette main, manier le satin. C’en est un déjà qu’ont offert à son toucher ces fesses de fillette, le satin des miennes ne serait pas moins doux…

Je ne sais ce que je réponds à ses demandes de conseils