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BRASSÉE DE FAITS

joues brûlantes qui les fait rire. Il leur rappelle le ton ardent dont se pare la peau des gamines fessées.

Mais quoi ? Ce n’est plus de chapeaux, de formes, de rubans, de flots, de nœuds que Mary me parle. C’est de la fessée de Renée.

Elle me demande comment j’ai trouvé sa façon de gigoter, si j’en ai vu beaucoup de fillettes comme elle, d’aussi vives et pétulantes sous les claques qui cinglent ? C’est une conversation qui me grise, m’affole. Elle me parle de fessées, rien que de cela. De celles qu’elle donne à sa petite, de celles qu’elle compte lui donner de plus en plus souvent et de plus en plus fort. Elle compte bien la fesser ferme quand elle aura mon âge et c’est alors que Renée les appréciera, ses bonnes fessées et en tirera profit. Ah ! infiniment davantage qu’à neuf ans et même qu’à quatorze et quinze, où les filles pourtant sentent puissamment parfois le bien que leur font les fessées soignées qui, infusant en elles la santé, régularisent en la stimulant l’ardeur de leur sang et calment, seules, quand il le faut et aussi souvent qu’en revient le besoin, serait-il journalier, leurs nerfs surexcités et chassent pour un temps leurs idées malsaines, génératrices toujours de gestes coupables, encore plus nuisibles en secret dans la solitude que réciproques, avec une compagne…

Le geste a souligné les mots : fessée soignée. Sa main s’élève, s’étale, les doigts étendus, rebroussés, comme prête à claquer des fesses de vicieuse. Et moi, je serre les miennes, moi qui en suis une.