Page:Idylles de Théocrite et Odes anacréontiques.djvu/70

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ménalkas.

— Ô bouc, mâle des blanches chèvres, va dans la profondeur de la forêt ! Et tous, ô chevreaux camus, venez ici, au bord de l’eau ! Et toi, dont la corne est tombée, va où est Milôn, et dis : Milôn, Proteus, bien que Dieu, faisait paître les phoques.

daphnis.

— Je n’envie pas la terre de Pélops ; je ne désire point posséder des talents d’or, ni courir plus vite que les vents ; pourvu que je chante sous ce rocher, te tenant dans mes bras et regardant mes génisses paître vers la mer de Sicile !

ménalkas.

— L’hiver est un mal redouté des arbres ; la sécheresse, des eaux ; le lacet, des oiseaux ; le filet, des animaux sauvages ; mais de l’homme, le désir d’une belle jeune fille. Ô Père, ô Zeus ! je n’ai pas aimé seul ; toi aussi, tu as aimé des femmes !

Les enfants chantèrent ainsi sur un mode alterné. Puis Ménalkas commença le dernier chant.