Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/114

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Je remercie de tout mon cœur M. Debia, pour la trop bonne opinion qu’il a de moi. Je désire beaucoup connaître ses ouvrages. Qu’il veuille bien, en attendant, agréer l’expression de ma reconnaissance et de mon amitié. Quant à M. Graves, c’est avec déplaisir que je désespère de pouvoir le servir de sitôt. Tout se fait avec le temps.

Je viens de voir Guérin, à son passage pour Rome. Il est venu voir mon atelier, y est resté longtemps, et j’ai lieu d’être satisfait et excessivement flatté du grand plaisir que lui ont fait mes ouvrages et surtout notre page dont il attend le plus beau résultat. Il a tout regardé avec tant d’intérêt et de temps, que ses observations critiques, rares, mais toujours justes, m’ont assuré de sa sincérité. Je lui ai témoigné combien je lui en étais sensible et nous nous sommes quittés, je crois, fort contents l’un de l’autre. Une lettre que je reçois de lui, dès son arrivée à Rome, me confirme les mêmes sentiments. Il est d’autant plus généreux que nous ne l’avons pas toujours si bien traité. Je saurai ce qu’il dira de mon Saint Pierre et des autres tableaux que j’ai là.

Un peu par faiblesse et prédilection pour ce premier tableau, fais-moi le plaisir de me redire ce que t’en a dit le brave Allaux, autant que tu pourras t’en rappeler. Ce n’a jamais été que par d’autres que j’ai su ses opinions sur moi, parce qu’il est assez froid. Mais il m’est toujours avantageux de tout savoir, pour en profiter, s’il y a lieu. Comme il arrive souvent, j’ai eu assez de