Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/236

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l’ordre et le bonheur d’une liberté si glorieusement, si divinement acquise. Cela est cependant ; il y a des cœurs qui n’ont jamais su ni senti que la vertu et tous les sentiments élevés dérivent d’elle. Jouissons de ces effets sublimes. Y a-t-il rien de comparable, dans toutes les histoires connues ? À qui ressemblons-nous ? À nous-mêmes !

À ce coup d’appel qu’à poussé la foudre, — œuvre divine vraiment, et qui grandit plus elle s’éloigne, — nous pouvons enfin nous redire Français et ne plus contenir notre longue indignation. La révolution opérée, finie, l’ordre partout, tout remplacé ! Honneur à ces hommes pleins de cœur, du plus pur patriotisme dans des moments si difficiles, mais si bien secondés par un peuple sage et humain, si grand dans sa victoire. Embrassons-nous, mon cher ami ! Il n’est pas, j’en suis sûr, un détail de ce grand événement qui ne mouille continuellement nos yeux. Nous nous connaissons : je ne te raconte rien, parce que je crois que tu es aussi instruit que moi de tout ce qui a été fait et de ce qui se passe. Si cependant tu veux quelque chose de plus, dis-le moi : on s’occupe de tout relater. Lorsque tu lis et que tu es ravi d’admiration, n’aie aucun doute ; rien n’est fardé, tout cela est vrai et au delà, si c’est possible.

Nous remercions de tout notre cœur ton aimable épouse, de son tendre intérêt pour nous. Le nôtre n’a pas été moindre pour vous. « Où sont-ils ? » disions-nous. Nous vous voyions entourés de