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et enfin son portrait, qui est aussi très remarquable.

Je ne crains pas d’affirmer que ces ouvrages dénotent un talent très distingué.

S’il vous était possible, Monsieur le Ministre, d’y jeter les yeux, je ne doute pas que vous ne rendiez justice à ces ouvrages et que vous ne soyez disposé à en favoriser le placement, lorsqu’une occasion vous en sera offerte.

Dans cette espérance, veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma gratitude particulière, ainsi que l’expression de la haute considération avec laquelle j’ai l’honneur d’être, de Votre Excellence, le très obéissant serviteur.

J. Ingres.

(Fonds Paul Bonnefon).

LXXV
Ingres à Pauline Gilibert.
8 novembre 1855.

Je ne sais rien de ce que tu lais, de ce que tu dis, de ce que tu entends. Quant au bon goût et au bon choix, je pense que tu y es toujours fidèle et que les bons conseils de ton père te font toujours aimer ce qui est beau et vrai…

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Il y a bientôt six semaines que je suis dévoré d’un affreux catarrhe dont je ne puis encore voir la fin. Mais après la souffrance, surtout des nuits, ce qui me désole, c’est de me voir cloué auprès de mon feu, environné de tisanes et de sirops qui me font horreur. Enfin, malgré mon âge qui devrait me faire plus calme, plus philosophe, c’est tout le contraire : je n’en suis que plus vif, plus