Page:Iorga - Histoire des relations entre la France et les Roumains, 1918.djvu/40

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petite cour hongroise des Carpathes comme messager d'alliance, la Moldavie, qui était devenue la principauté roumaine dirigeante, se trouvait sous le sceptre d'un personnage particulièrementactif et entreprenant, Pierre, dit Rares, fils du grand Etienne. Il entretenait des relations avec tous ses voisins chrétiens, rêvant de mettre à profit leurs discordes pour s'emparer de cette Transylvanie même, où il avait des apanages étendus et qui était habitée en grande partie par des paysans de sa race roumaine, prêts à le recevoir comme un libérateur. Il fut tour à tour l'ennemi acharné et l'ami passager des rois de Pologne, du « Voévode Jean » — le roi de Hongrie de la famille des Zapolya —, de Ferdinand d'Autriche. Mais il n'entretint pas de relations directes avec la France, dont les agents suivirent cependant avec un intérêt marqué lesprogrès et les vicissitudes de ce « Petro Bogdan » (Bog-dan signifie en turc : Moldave) « vayvoda » ou même « roi » de la lointaine Moldavie. Le « roy de Valachie », souvent simple créature et instrument docile de la puissante