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DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE

85 de leur action ſur elle, acquiert ſa plus grande hauteur par une force compoſée de ces deux forces, ainſi cette plus grande hauteur arrive dans un tems intermédiaire à celui dans lequel elle auroit lieu en conſidérant l’effet de chacune de ces forces ſéparément, & ce tems répond plus exactement au mouvement de la Lune qu’à celui du Soleil, parce que la force de la Lune ſur la mer eſt, comme on l’a vû précédemment, plus grande que celle du Soleil. Le plus grand abaiſſement des eaux doit arriver quand la Lune eſt dans l’horifon, puiſque c’eſt alors que ſon action ſur la mer eſt la plus oblique, c’eſt pourquoi il n’y a pas un eſpace égal entre deux élévations de l’eau, comme cela devroit arriver ; mais la plus grande élévation qui fuit eſt d’autant plus près de celle qui l’a précédée, que l’élévation du pôle du lieu qu’on confidére fera plus grande, & que : la Lune aura plus de déclinaiſon, c’eſt-à-dire, d’autant plus qu’il y aura plus d’intervale entre le lever & le coucher de la Lune, & le cercle horaire de ſix heures après ſa culmination. X V. Voila les principaux phénoménes qui accompagnent les marées ; & qui dépendent des poſitions des différentes parties de la terre par rapport au Soleil & à la Lune dans ſon cours journalier. Les variations qui ont lieu dans Il ſe trouve des différences tous les mois dans les marées qui dépendent des changemens de poſition de la Lune par rapport à la les mois. terre, car on ſçait que la Lune fait ſa révolution autour de la terre dans l’eſpace d’un mois, X V I. Les martes font plus grandes mois à la nouLes marées font plus grandes deux fois chaque mois lorſque la Lune eſt pleine & nouvelle, c’eſt-à-dire, dans la conjonction & deux fois chaque l’oppoſition, & cela parce qu’alors les actions du Soleil & de la velle & à la plciLune conſpirent à élever les eaux. Dans les quadratures, ces forces étant contraires l’une à l’autre, on a alors les plus petites marées. ne Lune. Et plus petites dans les quadratures.