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DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE

DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE, 87 puiſque les forces de la Lune ſur la mer décroiſſent en raiſon triplée de ſes diſtances à la terre. XIX. Les variations annuelles. Les différences annuelles des marées dépendent de la diſtance de la terre au Soleil, ainſi les marées font plus fortes, toutes choſes Les marées font égales, en hyver dans les fyfigies, & moindres dans les quadratures hiver qu’en été à qu’en été, parce qu’en hyver le Soleil eſt plus près de la terre. plus grandes en cauſe de la plus grande proximité du Soleil, X X. Les marées dé pendent encore du Soleil & de la Les effets de la Lune & du Soleil ſur les marées dépendent encore de la déclinaiſon de ces aſtres, car ſi l’aſtre étoit placé dans le de la déclinaiſon pôle, il attireroit d’une maniere conſtante chaque particule d’eau, Lune, & ſon action étant toujours égale, elle n’exciteroit dans cette eau aucun mouvement de réciprocation ; ainſi il n’y auroit ni flux ni reflux ; donc l’action du Soleil & de la Lune, pour exciter ce mouvement, deviennent plus foibles à meſure qu’ils s’éloignent de l’équateur ; & M. Newton, Prop. 37. Liv. 3. dit, que la force de l’aſtre fur la mer décroît à peu près en raiſon doublée du ſinus de complément de ſa déclinaiſon ; c’eſt-là la raiſon pour laquelle les marées font moindres dans les fyfigies folftitiales, que dans les équinoctiales : & elles doivent être plus grandes dans les quadratures folftitiales, que dans les équinoctiales ; parce que dans le premier cas la Lune fait un plus grand effet que le Soleil. Les plus grandes marées arrivent donc dans les fyfigies, & les plus petites dans les quadratures des deux aſtres vers l’équinoxe, & la plus grande marée dans les fyfigies eſt toujours accompagnée de la plus petite dans les quadratures, & le Soleil étant plus près de la terre en hyver qu’en été, fait que les plus grandes & les moindres marées précédent plus ſouvent l’équinoxe du printems, qu’elles ne la ſuivent, & ſuivent plus ſouvent celle d’automne, qu’elles ne la précédent. Les deux plus grandes marées n’arrivent pas dans deux fyfigies