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PRINCIPES MATHÉMATIQUES

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continues, parce que s’il arrive que la Lune dans l’une des fyfigies ſoit dans ſon périgée, elle fera la fyfigie ſuivante dans ſon apogée : or, dans le premier cas, ſon action étant la plus grande & conſpirant avec celle du Soleil, elle fera monter l’eau à ſa plus grande hauteur ; mais comme dans la fyfigie ſuivante, où elle eſt dans ſon apogée, ſon action eſt la moindre, alors la marée ne fera plus fi forte. 88 X X I. Le tems & la hauteur des maLe flux & le reflux dépendent encore de la latitude du lieu. Car rées dépendent en diſtinguant toute la mer en deux flots hémiſphériques, l’un bode la des licux, réal & l’autre auſtral, ces deux flots qui font oppoſés l’un à l’autre, arrivent tour à tour au méridien de chaque lieu à douze heures lunaires d’intervale ; mais comme les régions boréales participent plus du flux boréal, & les auſtrales du flux auſtral, les flux feront alternativement plus grands & plus petits dans chaque lieu hors de l’équateur ; le plus grand flux, quand la déclinaiſon de la Lune fera vers le lieu qu’on conſidére, arrivera environ trois heures après le paſſage de la Lune au méridien, & le flux, quand la Lune changera fa déclinaiſon, du plus grand deviendra le plus petit, & la plus grande différence de ces flux fera vers le tems des ſolſtices. Ainfi l’hyver le flux du matin doit être plus grand, & l’été ce doit être celui du ſoir ; & l’on apprend dans la Prop. 24. du Liv. 3. qu’à Plimouth, ſelon l’obſervation de Colopreffus, cette différence va à un pied, & à Briſtol, ſelon celle de Sturnius, à 15 pouces. M. Newton (dans le Livre De Mundi Syftemate, pag. 58.) dit, que la hauteur des marées diminue dans chaque licu, en raiſon doublée des Leur hauteur ſinus de complément de la latitude de ce lieu : or, on vient de voir diminue en raiſon des ſinus de complé— que dans l’équateur elles diminuent en raiſon doublée du ſinus de ment de la fati— complément de la déclinaiſon de l’aſtre ; donc hors de l’équateur la sude, moitié de la ſomme de la hauteur à laquelle montent les marées le matin & le ſoir, c’eſt-à-dire, l’aſcenſion moyenne diminue dans la même raiſon à peu près, ainſi on peut connoître par ce moyen la