Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/104

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— Allez à la mairie pour le permis de séjour, indique un sous-officier de planton à la porte de la gare.

Elle a un geste agacé. Cela l’ennuie d’obéir à un unteroffizier français.

Bah ! c’est pour Hermann ! Et puis il a été aimable, le sous-officier…

Ce sont des athées, ces Français, mais ils sont aimables… C’est une nation pourrie, les nations saines et fortes ne sont pas aimables. Ainsi l’Allemagne…

Soliloquant, elle gagne le quai d’Aiguillon, a un regard amusé pour la Ville Close, ceinturée de sa vieille muraille, atteint la place d’Armes, longe les Halles et se trouve devant l’Hôtel de Ville.

C’est un enseigne de vaisseau qui la reçoit, tout jeune, avec des yeux noirs superbes (elle les remarque, ils sont si doux ; on ne croirait jamais que ce sont des yeux français). Il l’interroge, l’écoute, sourit :

— Bon, madame, j’ai compris. Vous êtes momentanément Suisse, avec le désir de voir un prisonnier de guerre.