Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et comme elle balbutie, stupéfaite d’être démasquée, l’officier reprend avec cette urbanité qui caractérise la marine :

— Vos papiers sont en bonne forme, je ne veux me souvenir que de cela. Nous ne faisons pas la guerre aux femmes… Voici le permis de séjour.

Puis gracieusement :

— Vous n’avez sans doute aucun logis arrêté, et la ville est encombrée. Je vous indique une chambre libre place de la Croix, vue sur la mer, et aussi vue sur les prisonniers qui passent là, quand on les conduit au travail sur le port.

Il n’y a pas à discuter, le Français possède une amabilité attirante… En Allemagne on ne recevrait pas une Française de cette façon… Penh ! politesse de race pourrie. Pourtant une race pourrie peut-elle avoir des yeux noirs comme ceux-là !

De sa fenêtre, place de la Croix, fraü Walkure regarde passer la longue théorie des prisonniers allemands que des territoriaux