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LE MIRACLE
de la
FLEURETTE TRICOLORE


La digue-promenade de Saint-Aubin, bordée de ses villas, s’allonge, presque déserte. Le ciel bas est ouaté de lourds nuages de suie ; la mer est grise, le sable de la plage est gris. Le paysage apparaît terne, sans un rayon.

Une silhouette noire rase la balustrade de fer, sur laquelle s’accoudaient, aux jours de soleil et de paix, les épris de la mer qui voulaient la regarder dans les yeux.

Elle va lentement, cette jeune femme au teint pâle, aux regards délavés par les larmes. Son long manteau, son voile de veuve, flottent derrière elle, comme les ailes du spectre des