Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/136

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En pleine nuit, dans une clairière de la forêt d’Augustowo, cet ordre du quartier général apporté par un cosaque, dont le cheval en sueur fumait dans l’atmosphère glacée.

Vingt-deux degrés au-dessous de zéro ; c’est dans cette température cinglante qu’il fallut se lever, absorber un thé bouillant, se mettre en marche.

Oh ! ces verstes interminables sous les sapins aux branches hérissées d’aiguilles de givre, les glissades sur des flaques d’eau couvertes d’une carapace de glace ; le pas gymnastique dans les espaces découverts ; les chocs, les culbutes dans l’obscurité des futaies !

Nous atteignons Pleisk, une bourgade à la lisière des fourrés. Il y a là un relai de poste.

La poste est sensible à l’harmonie tintinnante des roubles.

Nous obtenons un traîneau, grâce auquel nous pouvons traverser les derniers lacs Mazures gelés et filer à travers la plaine vêtue d’un suaire de neige durcie.

La bise coupante siffle à nos oreilles, que