Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Certes, Gabriel connaissait le demi-monde, ainsi nommé par des statisticiens superficiels, imbus de l’idée qu’il représente cinquante pour cent de l’humanité féminine ; comme tout jeune homme, il avait été conquis temporairement par les cabinets particuliers, écrevisses, truffes, Champagne. Mais, tout cela le lassait ; blasé, il était prêt à brûler ce qu’il avait adoré, quand l’Amour plaça sur son chemin la troublante et virginale Laurence.

Dans un jet d’éclair, le mépris du célibat lui poussa. Il entrevit un avenir conjugal pétri de félicité… ; la confiance dans la tendresse, la « bombe » illicite devenue permise : le cabinet particulier nuptial, l’écrevisse honnête, la truffe respectueuse, le Champagne légitime.

On le voit, Gabriel, de même que beaucoup de ses contemporains, considérait le mariage comme un moyen de se procurer des sensations neuves, d’amalgamer le vice et la vertu, la vie de bâton de chaise et l’existence bourgeoise. Il rêvait l’épouse, la gardienne du foyer fusionnée avec Nini Patte-en-l’Air, en-