Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/147

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L’ŒIL DE VERRE


Gabriel avait rencontré Laurence sur la plage de Brinquenailles-sur-Mer, et de suite il avait ressenti un grand mal de tête, accompagné de fièvre.

— Coup de soleil, déclara le docteur.

— Coup de foudre, se dit in petto Gabriel. De fait, Laurence était ravissante. Pudique et voluptueuse, elle apparaissait comme l’idéale incarnation de la jeune fille à marier. Sa robe simple, de coutil, avec col et poignets imprimés (trente-neuf francs cinquante centimes dans les magasins de nouveautés), acquérait un prix inestimable à mouler sa taille.

Oh ! cette robe de coutil ! Elle semblait enfermer deux femmes : une vierge chaste, honnête… et une autre. C’était le monde et le demi-monde enfermés dans les mêmes lés.