Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/160

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au chapeau, au corsage, à la main, elle traversait à petits pas les cours de l’hôpital des fous d’Altraüs. Un ange, avait dit le doktor Fralinzar ; non, plus que cela, une femme.

Dans l’asile d’aliénés, elle venait voir son mari, ex-magistrat dont la raison avait sombré.

Et les infirmiers, la voyant passer mélancolique et parée comme un cœur, saluaient Mme Grafen Téolis.

Ah ! la pauvre douce créature. Elle demandait à être mise en présence de son dément époux, lequel se répandait en insultes, en hurlements de colère. Elle supportait tout sans un murmure, gazouillant d’une voix, harmonieuse pour des oreilles tudesques :

— Mon ami, revenez à vous ; c’est Téolis, votre tendre fraü, qui vous rend visite, et non la méchante femme que vous invectivez.

Le fou redoublait de violences ; fraü Téolis s’en allait avec des airs navrés. Le doktor Fralinzar qui, par prudence, assistait aux entrevues, se disait :

— Elle ne reviendra plus.

Erreur ! Chaque jeudi, chaque dimanche, à