Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

2 heures exactement, Téolis franchissait le seuil de la maison d’aliénés.

Malheureuse femme, disait-on. Comme elle avait dû souffrir. Comment avait-elle pu conserver sa beauté en vivant auprès de l’être violent, exaspéré, que l’on domptait seulement par la camisole de force ?

Et le docteur l’admirait ainsi qu’une héroïne, une sainte. Les amis communs, auxquels il parlait d’elle, ne tarissaient pas en éloges. Jamais personne n’avait entendu Téolis se plaindre ; en tout, sur tout, partout, elle était un modèle de résignation attendrie, de convenance parfaite. C’était l’épouse allemande enfin !

L’amour, perfide tirailleur qui, suivant la loi du progrès, a remplacé son arc par un mauser, profita de l’occasion et décocha… une petite balle nickelée, dans le cœur du herr doktor.

Fralinzar se prit à adorer fraü Grafen Téolis, et…, détail incroyable…, il en vint à quereller le dément, lorsque celui-ci apostrophait, violent et grossier, l’exquise visiteuse.

Alors c’étaient des scènes burlesques et terribles, où le fou, le doktor, rivalisaient de