Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rage, tandis que Téolis, très ennuyée de ce vacarme, se tournait alternativement vers l’un et vers l’autre, en susurrant d’un ton alangui, peureux :

— Mon ami… ; herr doktor… ; de grâce !

Peut-être ces querelles hebdomadaires eussent dégénéré en pugilat, si la mort, ce gendarme de la nature, n’avait prévenu le délit en jetant un beau soir l’insensé dans les prisons de l’éternité, mieux gardées même que les prisons de la patrie allemande, car les journaux eux-mêmes n’y ont jamais constaté une évasion.

II


Pour un bel enterrement, ce fut un bel enterrement ! Fleurs, couronnes, écussons, caparaçons, rien n’y manqua. Rien, pas même la veuve qui, avec un courage méritoire, voulut accompagner le défunt jusqu’à sa dernière demeure. Un énorme mausolée en pierre dure des Karpathes, éclairé par des vitraux de couleurs criantes, avec, sculpté sur la porte à jour, le flambeau incliné des éternels regrets.