Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/173

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femme qui s’aime, dont le boudoir devient un temple, le miroir un autel, une femme prêtresse cruelle de sa propre beauté, prête à sacrifier tout et tous à la fraîcheur de son teint, aux succès mesquins où se complaît sa coquetterie.

Comme devise, Téolis aurait dû prendre :

« Aimante ne puis, maman ne daigne, poupée je suis, et poupée de Nuremberg. »

Tandis que chaque jour elle apparaissait plus suave en sa parure d’idole allemande, le doktor pâlissait, maigrissait, consumé par une pensée sans cesse présente :

— Elle ne m’aimera jamais.

Le nom de Siegfrid, ironique et grandiloquent, sonnait comme un grelot à ses oreilles. Des idées folles lui traversaient le cerveau : briser Siegfrid, le brûler, ce fatal guéridon… Mais il renonçait bien vite à ces procédés violents, car le mal n’était point en la tablette de Siegfrid, mais bien dans la sécheresse de cœur de Téolis.

Dans les soirées, les bals, les concerts où orgueilleusement elle promenait sa silhouette,