Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/178

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les défenseurs de la patrie allemande ! Quel nom a-t-on pu donner à leurs assassins ?

Un nom bien simple : Héros.

Les traîtres sont les martyrs ; les assassins les héros.

Vous voyez bien que l’on a du cœur à Charlottenbourg,

Estelliche était fille de la douce cité. Ni jolie ni laide, ayant tout au plus cette beauté, dite du diable, de la dix-huitième année. Estelliche, unique enfant de Johann Lagaradt, ancien sous-officier retraité de la vaillante armée prussienne, et de Zilfure Magret, son épouse, avait été outrageusement gâtée par ses parents, sous deux prétextes communément invoqués par les mamans éprises de leurs rejetons, ou, comme l’énonce Gavroche, par la poule qui se mire dans son œuf.

Premier prétexte, applicable de un à douze ans :

— Il ne faut pas contrarier les enfants. Ils ont bien le temps de connaître les ennuis de la vie, surtout quand ils appartiennent à la nation germanique, jalousée par tout le monde.