Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/180

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d’unteroffizier. L’enfant, ce n’est pas un soldat.

Et il se tut. Dame Zilfure Magret avait eu aussi trop de cœur dans son temps, si bien que, si elle avait toléré que son mari portât de larges pantalons, elle ne lui avait jamais permis de porter la culotte.

Forte d’un premier succès, Estelliche déclara à sa mère qu’elle souhaitait se rendre seule à la fête.

— Quoi ! seule, sans être accompagnée, au milieu d’une fête qui attire tant d’étrangers ? s’exclama la femme.

— Sans doute.

— Mais ne crains-tu pas ?

— J’ai trop de cœur pour rien craindre. D’ailleurs, j’ai dix-huit ans ; je suis en âge de m’établir. Les garçons ne s’approchent pas des filles que leurs parents tiennent de trop près.

Déjà elle fronçait les sourcils, et dans ses yeux se piquaient des éclairs précurseurs d’un orage.

Zilfure Magret courba la tête :