Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/182

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héritier d’un cultivateur dont la ferme passait pour être d’un rapport fructueux, et qui comptait bien la dévorer comme lieutenant dans l’armée prussienne.

Estelliche se sentit émue, car il parla de la ferme, et non de l’usage qu’il lui destinait.

— Une ferme… ça serait amusant à diriger… et puis elle donne au moins douze mille marks de revenu… il me la faut.

Oui, un désir fou de devenir fermière la prit, désir compréhensible en somme, car, au logis paternel, on vivait avec deux mille six cents marks, montant de la retraite du père et de quelques petits travaux auxquels son âge lui permettait encore de se livrer.

Douze mille !… Quand on a du cœur, voilà un but.

Et la donzelle se fit coquette, grisa son danseur de regards prometteurs, tant et si bien qu’il lui proposa de faire une promenade hors de la fête.

Hypnotisée par son rêve ambitieux, elle trembla d’éloigner le soupirant par un refus brutal.

Tomass Leppertach supplia… Elle consen-