Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/183

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tit. Tous deux se perdirent bientôt dans un petit bois voisin.

Le soir, lorsqu’ils se quittèrent, avec promesse de se revoir le dimanche suivant, à une fête voisine, il y avait un secret entre eux : une faute que les feuillages du petit bois racontaient à la brise.

Estelliche avait eu trop de cœur.

Oh ! la semaine lui parut longue. Dès le jeudi elle avait préparé ses vêtements neufs, repassé jupon et collerette.

Enfin, le jour attendu arriva.

Pomponnée, triomphante, la fillette prit le train pour la localité proche. À la pensée que bientôt elle serait la fermière de Leppertach, elle reconnut qu’elle ne pouvait décemment voyager en troisième classe et fit la dépense d’un billet de seconde. Il ne fallait pas humilier son amoureux… Lorsque l’on a du cœur, on est apte à toutes les délicatesses.

Et satisfaite d’elle-même, fraulein Estelliche — c’est ainsi qu’elle se désignait avec une nuance de respect — fit son entrée sur la place réservée à la danse.