Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/189

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chaque fait ait sa conséquence logique. Estelliche avait péché deux fois, par charité, par impossibilité de résister à ses élans cardiaques ; la nature exigea que sa taille épaissit, épaissit… dans de telles proportions que la mère Lagaradt, elle-même, ne put attribuer cet anormal développement à l’hypertrophie sentimentale du cœur de sa fille chérie.

Pour elle, pour son mari, ce fut une stupeur douloureuse, un désespoir qui leur parut immérité, et auquel ils succombèrent à peu de jours d’intervalle.

Estelliche, demeurée orpheline, vendit petite maison, mobilier, vieux habits, vieux bijoux de ses parents. Elle ne conserva pas la bague d’argent, remise par le père, au jour du mariage, à la défunte maman.

Ce mince objet lui eût rappelé les disparus ; elle avait trop de cœur pour supporter de tels souvenirs. L’argent que lui compta le brocanteur, avec lequel elle avait fait affaire, ne présentait pas le même inconvénient ; elle le reçut avec reconnaissance en échange de l’anneau de fiancée de la morte.