Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/188

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fraulein au cœur sensible !… Ah ! mes amoureux, vous manquez de délicatesse.

Et elle s’enfuit, les laissant face à face.

Alors le futur lieutenant et le marin quittèrent le bal, gagnèrent un bois désert et se perdirent dans le dédale des arbres pointant comme un parasol d’émeraude parmi la terre fauve desséchée par le soleil.

Le lendemain, on les retrouva côte à côte. Cabiller, le couteau de son adversaire planté dans la poitrine, était mort. Leppertach râlait encore, la gorge ouverte, et la chanson triste de la brise pleurait autour de ce râle suprême.

Quelle affaire pour une fillette douée d’un grand cœur ! Deux hommes morts pour elle. D’aucunes envièrent tout bas l’heureuse Estelliche, encore que tout haut elles déclarassent ne pas souhaiter être à sa place.

Mais las ! la nature, moins noble assurément que les mamans, n’aime pas que l’on ait trop de cœur. C’est une marâtre, qui veut que